Par Catherine Grangeard, membre du Think Tank ObésitéS, psychanalyste spécialiste des questions d’obésité.
Sachant que les adolescents sont plus sensibles aux normes sociales qu’aux principes nutritionnels visant la santé, les arguments devraient suivre leurs centres d’intérêt.
Sachant que « qui se ressemble s’assemble », il n’est pas étonnant que des professeurs de Harvard concluent « les maigres avec les maigres, les gros avec les gros » dans une récente étude reprise partout sur les réseaux sociaux.
Sachant que l’être humain est un être social, l’influence des comportements est essentielle, surtout à l’adolescence. Respecter des règles diététiques alors que les autres mangent ce qui leur semble bon parait illusoire.
Sachant que « mieux vaut vivre seul que mal accompagné » : cela est vrai si on n’a pas peur de la solitude, et si on est bien dans ses baskets. Ainsi on pourrait résister aux mauvaises influences… Mais à l’adolescence, ce n’est pas vraiment la période.
Encore une fois, études ou vieux dictons donnent raison au bon sens… Dernièrement je traitais ici même de la dépression. Tout va dans le même sens : pour travailler avec des personnes en difficulté avec le poids, il faut se souvenir que ce sont d’abord des personnes en difficulté.
Oh, ni plus ni moins que l’ado qui commence à fumer pour faire comme d’autres ou pour d’autres raisons qui ont à voir avec ce qu’il s’imagine être de bon ton pour paraitre grand…
Sachant tout cela, intéresser l’ado à ce qu’il mange passe par de nombreux détours, loin des leçons diététiques.