Au fil des années et des nombreuses études scientifiques menées sur la nutrition, deux constats semblent sortir de l’ombre.
Le premier est que l’alimentation industrielle occidentale, peu importe le pays, entraîne une hausse des maladies dégénératives telles que les cancers, l’ostéoporose, la sclérose en plaque, les maladies cardiovasculaires, le diabète, l’obésité…
Le cru et la santé
Mais aussi la flambée des maladies chroniques telles que les troubles digestifs, les maladies respiratoires, les maladies de peau (eczéma…), les allergies, les dépressions, les troubles comportementaux…
Le second constat est que la meilleure alimentation qui soit, celle qui semble être la plus appropriée à la physiologie humaine et qui finalement vient à bout des maladies les plus revêches, est une alimentation riche en fruits, légumes, oléagineux frais consommés…crus.
Il aura fallu beaucoup de temps, pour que les bienfaits de l’alimentation crue perce dans l’esprit souvent figé des Hommes. Malgré cela, force est de constater que lesréticences persistent.
Pas facile d’effacer les préjugés et idées non fondées dans la pensée des consommateurs. Un long chemin reste donc à parcourir tant pour changer les mauvaises habitudes que pour stopper les pratiques agricoles qui produisent des alimentsincertains en saccageant l’environnement.
Parce que les vertus de l‘alimentation crue arrivent comme une évidence, les premiers défenseurs du cru ont été les médecins et les scientifiques confrontés à de sévères maladies.
Manger cru et frais fait profiter de toutes les richesses que le fruit, le légume, le poisson ou même la viande a à nous offrir. Entre autres, les vitamines, les sels minéraux, les fibres et les enzymes.
Cuit, l’aliment est appauvri et peut perdre jusqu’à 90 % de certaines vitamines.
Les crudivores ou le culte du cru
Ainsi, à la fin du XIXème siècle, le suisse Max Bircher-Benner, a découvert par hasard les effets étonnants de la pomme crue.
C’est alors que son quasi contemporain Max Gerson, médecin d’Albert Schweitzer, qui souffrait de violentes migraines, a été le premier à étudier les pouvoirs thérapeutiques considérables desfruits et légumes crus.
Puis, Guy-Claude Burger, physicien suisse, atteint d’un cancer à l’âge de 26 ans, a mis à jour en 1964 les mécanismes d’autorégulation de l’organisme humain grâce aux aliments crus.
Le dentiste américain Weston A. Price, qui, en parcourant le monde dans les années 1920-1940, a étudié la formation des dents et des os des sociétés primitives, puis en examinant et en comparant leurs habitudes alimentaires, en a conclu de façon radicale que les aliments transformés sont un danger affligeant pour la santé humaine.
Le philosophe français Edmond Bordeaux Szekely a découvert, lors de recherches dans les archives du Vatican, des écrits sur les Esséniens et leurs préceptes mettant l’accent sur les aliments crus pour préserver une bonne santé.
Le cru, un sujet longtemps controversé
alimentation crueToutefois, mis à part Edmond Bordeaux Szekely dont les travaux ont connu un certain succès, ceux des autres, trop décalés, n’ont obtenu que peu d’écho si ce n’est le rejet.
Incompris par leur époque, ces auteurs furent parfois mis au ban de la société et leurs découvertes sont alors restées confidentielles.
Pourtant les recherches scientifiques n’ont jamais cessé tout au long du XXème siècle de confirmer tant les méfaits de l’alimentation transformée que les bienfaits des aliments crus.
Au début du XXème siècle, le professeur Werner Kollath a découvert, grâce à des expériences sur les animaux que, si l’alimentation transformée et raffinée permettait de maintenir en vie, elle ne pouvait pas la conserver longtemps et en bonne santé.
Il a montré que les animaux nourris ainsi grandissaient correctement sans manifester de déficiences en vitamines mais tombaient rapidement malades à l’age adulte et mourraientprécocement.
En 1912, Maillard a mis en évidence la présence de molécules nouvelles créées par la cuisson. Il en a compté plus de 150 lors de la cuisson de la pomme de terre.
Aujourd’hui on sait que ces molécules, appelées AGE pour Advanced Glycation Endproduct, provoquent le vieillissement prématuré des tissus, nuisent au renouvellement cellulaire, aux vaisseaux sanguins, entretiennent les inflammations et sont responsables de nombreuses autres affections.
Les recherches sur l’alimentation crue
Vers 1940, Pottenger a comparé l’état sanitaire de deux élevages de chats, l’un nourri de viande crue, l’autre nourri de viandes cuites et a constaté que ces derniers souffraient des maladies de dégénérescence qui touchent fréquemment les humains.
Une étude menée entre 1971 et 1974 montrait que la moitié des américaines présentait des carences en calcium et que60% de la population manifestait des symptômes demalnutrition.
Après plus de 3 années de recherches sur des souris, à l’Institut Linus Pauling de Californie, on a trouvé qu’un régime cru composé de pommes, poires, bananes, tomates, carottes, herbe de blé, graines de tournesol avait des propriétés préventives vis-à-vis du cancer.
Selon le chercheur Chiu-Nan Lai qui a fait de nombreuse études sur la chlorophylle : « Les aliments crus ont un potentiel d’oxydo-réduction plus élevés que les aliments cuits ».
La recherche sur la cuisson et le cru
En 2003, la commission européenne a lancé le projet HEATOX, premier grand programme de recherche sur les effets de la cuisson. Le bilan après 5 ans de recherche se révèle alarmant.
Non seulement la présence et la toxicité de l’acrylamide (produit utilisé dans l’industrie des plastiques) sont constatées mais elle n’est pas la seule molécule néfaste engendrée par la cuisson.
On pourrait continuer de manière indéfinie ce florilège sans obtenir l’exhaustivité des preuves accumulées sur la nocivité de l’alimentation cuite et la supériorité évidente des aliments crus pour entretenir et conserver une bonne santé.
Le groupe d’experts missionnés par l’OMS et la FAO, se basant sur plus de 10 000 études réalisées partout dans le monde, en ont déduit dans leur rapport que la consommation de fruits et de légumes associée à de l’exercice physique est la clé d’une santé de fer.
Manger cru : quel risque ?
aliments crusCependant, manger cru n’exclut pas les risques de microbes, bactéries et autres parasites qui ont eu le temps de se reproduire dans l’aliment.
Ce n’est que grâce à la cuisson et la congélation que l’on peut rendre la nourrituresaine. C’est pour cela que plusieurs médecins déconseillent les poissons et viandes crues n’ayant pas été congelés auparavant.
Les fruits et légumes crus
En ce qui concerne les fruits et les légumes crus, ce ne sont pas les salmonelles qui sont à redouter mais la perte des vitamines.
Il faut choisir un fruit ou un légume de qualité : des fruits et des légumes qui n’ont pas traînés plusieurs jours dans les rayons ou chez le commerçant.
A l’air libre, fruits et légumes crus peuvent perdre 50% de leurs vitamines en 3 jours.
Certains sont plus délicats et périssables de ce point de vue : salade, chou-fleur, jeunes pousses d’épinards.
De plus, il est préférable de décongeler le produit que l’on va consommer dans le réfrigérateur plutôt qu’à température ambiante.
Enfin, s’alimenter uniquement d’aliments non cuits est aussi absurde que jurer exclusivement par le tout cuit, d’autant que beaucoup d’aliments sont indigestes quand on les mange crus !